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Publication le 05 janvier 2020

CREUSE GRAND SUD
LEGER ET MOINE, LE MORT AUX TROUSSES 

Le 26/07/2017, avant de mettre fin à ses jours, le directeur général des services a informé les médias des raisons de son suicide.

 Jean-Baptiste MOREAU, député de la Creuse, a invité les élus impliqués dans ce drame à prendre leurs responsabilités.
En 2020, Jean-Luc Léger et Michel Moine devront peut-être répondre des accusations portées contre eux dans cette douloureuse affaire  et leur colistiers assumer leurs engagements à leurs cotés.

Le 26 Juillet 2017, l’ancien directeur général des services (DGS) de la communauté de communes Creuse Grand Sud, âgé de 32 ans, mettait fin à ses jours. Dans une lettre envoyée aux médias, il dénonce le harcèlement moral au travail qu’il a subi et accuse ses employeurs (ancien et nouveau), chacun à des degrés divers, de l’avoir poussé au suicide.

Un mois plus tard, par voie de presse, Jean-Baptiste MOREAU, député de la Creuse, a invité dans La Montagne, les élus impliqués dans ce drame à prendre leurs responsabilités. Il déclare : « Ce n'est pas à moi, en tant que député, à appeler à la démission. (…) C'est un drame absolu, un homme est mort. A priori, en grande partie à cause de son travail et ça, quelles que soient les circonstances et le contexte, ça ne doit jamais arriver. Un suicide causé par des conditions de travail, c'est inadmissible dans tous les cas. Les élus concernés doivent interroger leur conscience. Si, dans le cadre de mes responsabilités, un tel drame survenait, j'en tirerais toutes les conséquences. »

 Ces élus ne sont autres que Jean-Luc LEGER, actuel président de la com-com Creuse Grand sud et Michel MOINE, ancien président et maire d’Aubusson depuis mars 2001.

En novembre 2017, la famille de Jean-Sébastien COMBE-MAES a déposé plainte auprès du procureur de la République contre Michel MOINE, Jean-Luc LEGER et une fonctionnaire de l'intercommunalité pour harcèlement moral, homicide involontaire et non assistance à personne en danger.

 Dans un livre-témoignage posthume intitulé « Ce baron qui m’a tué » le DGS a relaté les souffrances morales qu’il a endurées dans le cadre de son travail, si intenables qu’il avait tenté une première fois, le 20 juin 2016, de se suicider. A cette époque Michel MOINE était président de la collectivité.   Au mois de mai 2017, la commission de réforme du centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Creuse (composée d’élus, de médecins et des représentants d’agents) avait reconnu que cette tentative de suicide avait été provoquée par ses conditions de travail et en avait informé Jean-Luc LEGER.

Jean-Luc Léger n'a pourtant pas répondu à la commission. Dans La Montagne, le représentant du syndicat CGT des territoriaux de la Creuse, Sébastien Naudy, explique: «Le centre de gestion a envoyé les formulaires à Creuse Grand sud, Jean-Luc Léger n'avait qu'à les signer. Nous devions le rencontrer, il n'est pas venu au rendez-vous ».

 Toujours dans le quotidien, Philippe Collin, vice-président de Creuse Grand sud, raconte qu’il a demandé des explications lors d’une réunion interne en juin 2017. La remplaçante du DGS aurait évoqué des avis médicaux contradictoires. A sa demande d’un possible troisième avis on lui aurait répondu : «  Jean-Sebastien peut aller au tribunal administratif mais on a 99,9 % de chances de gagner. C'est ce que l'avocat a dit. »

 Le 24 juillet 2017, avant de se suicider, le DGS avait adressé ses adieux à toutes les personnes figurant dans son carnet d’adresses et les gendarmes ont lancé un avis de recherche deux jours plus tard. Selon la presse, c’est seulement à cet instant que Jean-Luc LEGER a accepté par email la demande de reconnaissance d’accident du travail.

 Jean-Luc LEGER envisage de prendre les rênes de la commune d’Aubusson. Lui et ses colistiers devront assumer cette situation face à leurs électeurs.

 Que dit le Code du travail
quant aux obligations de l’employeur ?

Il revient à l’employeur de protéger la santé physique et mentale des salariés (article L 4121-1 du code du travail). Il doit notamment prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements constitutifs de harcèlement moral (article L 1152-4 du code du travail).

 L’accord du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la violence au travail, dispose en son article L4121-1

 L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

 Ces mesures comprennent :
1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l'article L. 4161-1;
2° Des actions d'information et de formation;
3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.

 Quelles sont les sanctions pénales ?

 La loi n°2010-769 du 9 juillet 2010 publiée au JO du 10 juillet 2010 aligne les peines prévues par le code du travail sur celles retenues jusque-là par le code pénal : soit une amende de 15 000 € et un an d’emprisonnement en cas d’infraction aux dispositions de  l’article L1152-1 (article de pénalité modifié :  L1155-2 CT). La juridiction peut ordonner, à titre de peine complémentaire, l’affichage du jugement aux frais de la personne condamnée. Et son insertion dans les journaux désignés.

 Sur les accusations portées contre un agent de la collectivité, pour mémoire, quelle que soit la qualification de la situation, le président de la communauté de communes Creuse Grand Sud au moment de la réalisation de ces actes, est pleinement responsable en application de l’article L. 5211-9 alinéa 3 du code général des collectivités territoriales :

 "Le président est l'organe exécutif de l'établissement public de coopération intercommunale. Il prépare et exécute les délibérations de l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale. Il est l'ordonnateur des dépenses et il prescrit l'exécution des recettes de l'établissement public de coopération intercommunale.

 Il est seul chargé de l'administration, mais il peut déléguer par arrêté, sous sa surveillance et sa responsabilité, l'exercice d'une partie de ses fonctions aux vice-présidents et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ces derniers ou dès lors que ceux-ci sont tous titulaires d'une délégation, à d'autres membres du bureau. Il peut également donner, sous sa surveillance et sa responsabilité, par arrêté, délégation de signature au directeur général des services, au directeur général adjoint des services, au directeur général des services techniques, au directeur des services techniques et aux responsables de service. Ces délégations subsistent tant qu'elles ne sont pas rapportées."

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